Historique du Domaine et de la maison des Râpes (Rappes)

1698

La date de construction des Râpes, sculptée sur le linteau de la porte d’entrée est 1698. Cette même date se retrouve sur une tuile, qui se trouvait encore sur le toit en 1976, date de la réfection du toit des Râpes et qui a été conservée.

Est-ce Joseph Nicolas Buman qui a construit les Râpes ? Il était le fils de Jean-Philippe Buman et de Marie-Anne Lentzbourger, tous deux morts en 1700.

1723

La plus ancienne mention officielle trouvée se trouve en 1723. A cette date, le propriétaire des Râpes était Joseph Buman.

Cette mention se trouve dans les plans de dîmes de Matran de Pierre Sevin, ingénieur et géomètre naturalisé fribourgeois en 1695. Une grande copie de ce plan de dîmes se trouve aux Archives de la Maigrauge, datée de 1730.

1777

Le deuxième document retrouvé se trouve aux Archives de l’Etat de Fribourg, Plans de l’Hôpital No 2, fol.7 et 8. Son texte figure à l’annexe 2. A la date de 1777, la propriétaire des Râpes était : Marie-Françoise née Buman, épouse de François-Charles Gottrau.

Marie-Françoise Buman épouse à Matran, le 15.10.1758 François Charles Gottrau (de Granges) dit « Griff », ancien seigneur bailli de Gruyère. Elle apporte à son mari le domaine des Râpes. Elle est marraine d’une cloche à son nom à l’église de Matran en 1777. François de Gottrau décède le 6.1.1786. Marie-Françoise Buman épouse en 2ème noce en 1798 Christophe Bärtschy. Elle décède à Fribourg le 21.1.1810

1812

Le 4 septembre 1812, l’Avoyer et Petit Conseil de Fribourg autorisent Monsieur Bärtschy à établir sur son terrain, au-dessus de son domaine des Râpes, une huilerie avec rouage.

1825

En 1825, Monsieur Christophe Bärtschy vend les Râpes à Monsieur Christophe Bongard

1827

Qui le revend en 1827 à Monsieur Philippe d’Odet

Dès cette date commence une nouvelle période de tranquillité pour les Râpes. Dans le livre « J.P. Henry, Jean-Pierre et les promesses du monde, souvenirs d’un enfant de Meyrin (Genève) 1814 à 1835, Payot, Lausanne », l’auteur de ces souvenirs, J.P. Henry, écrit ce qui suit, page 144 :

Les jours de congé (il faisait ses études à Fribourg), nous faisions quelquefois des promenades d’une demi-journée avec nos professeurs ; mais, le plus souvent, nous préférions aller sans eux, par petites troupes, surtout l’été, nous baigner à la Glâne, ruisseau à une lieue sud-ouest de la ville…… Les élèves du pensionnat allaient aux bains sous la conduite d’un scolastique. Ils avaient un endroit charmant tout exprès pour eux, près de la maison de campagne du patricien Odet, qui avait fait barrer, en cet endroit, le cours de la Glâne pour le faire gonfler et y établir une petite nacelle pour son agrément. Ces élèves, en se baignant, n’avaient que les bras et les jambes nus, le reste du corps était recouvert d’un pantalon et d’une espèce de juste-au-corps de toile épaisse.

Vue de l'ancien pont

Mr. Odet n’avait qu’un fils qui se trouvait dans la même classe que moi. Un beau jour d’été, nous fûmes tous invités é un goûter champêtre dans la maison de campagne dont j’ai parlé. J’étais enchanté de tout ce que je voyais, j’enviais même le bonheur d’un si grand luxe, et pourtant, si j’eusse pu lire dans l’avenir, j’eusse plaint au contraire le sort de cet enfant et de son malheureux père. A l’âge de vingt ans, le jeune Odet était officier suisse au service du pape. Toute sa vie il n’avait été qu’un étourdi. Un jour, à Bologne, il se prit de querelle avec le tailleur de son régiment, le provoqua en duel et, dans le corridor même de la caserne, ils échangèrent aussitôt deux coups de pistolet ; le jeune homme, frappé au front, n’eut le temps de s’écrier : « O mon Dieu, je suis mort ! .... ». Son père, à cette nouvelle, fut comme frappé d’un coup de foudre et l’on craignait encore longtemps qu’il n’en perdît la raison.

1852

En 1852, le domaine des Râpes, avec la description de tous les bâtiments, est toujours propriété de Philippe d’Odet. Le dessin de la maison des Râpes présente sur le plan un appendice au sud qui a été démoli plus tard.

1855

En 1855, la Comtesse Hilaire de Sainte-Colombe, née d’Odet, est décédée aux Râpes le 15 mai 1855 à l’âge de 34 ans. Il s’agit probablement d’une fille de Monsieur Philippe d’Odet. A cette date, celui-ci était toujours propriétaire des Râpes.

1919

Monsieur Hans Rudolf Matter, originaire de Kölliken, est propriétaire des Râpes.

1928

Il ressort que le 1er août 1928, il y a des propriétaires différents pour la maison et le domaine.

Monsieur Rudolf Matter est toujours le propriétaire de la maison du fermier, de la ferme du domaine.

Monsieur Oktav Brandt à Matran, est propriétaire de la maison.

La propriété de la maison - mais non celle du domaine- paraît ensuite avoir changé plusieurs fois.

1939

Le 29 avril 1939, simultanément, dans deux actes dont les originaux sont conservés aux archives des Râpes :

-          Monsieur Jean-Rodolphe Matter, toujours propriétaire de la ferme et du domaine ;

-          Messieurs Arnold Zurkinden, domicilié à Guin et Monsieur Oscar Kaufmann, domicilié à Berne, propriétaires de la maison, vendent le tout à : Madame Julia Bastian domiciliée à Genève.

1949

Le 28 octobre 1949, Monsieur Maurice Bastian, l’un des fils de Mme Bastian décédée en 1948, vend le tout, maison et domaine à : Monsieur Pierre de Weck et Madame Lucie de Weck, née Glasson, domiciliés à Fribourg.

1975

Le 28 avril 1975, Monsieur et Madame Pierre de Weck étant décédés en 1973, respectivement 1974, leur fils Philippe et Roger de Weck procèdent au partage.

Le nouveau propriétaire devient : Monsieur Philippe de Weck.

2023

Le 18 septembre 2023, l’hoirie des Râpes est vendue à Stéphane Camélique par l’intermédiaire de la société Domaine des Râpes Sàrl actuellement propriétaire.

Historique réalisé, mais adapté par S. Camélique, en 2024, de l’historique du Dr. Peter F. Kopp de 2002.